Alphonse Charden Nkala : «Le congolais doit apprendre à aller vers le livre»

De retour de Paris où il a pris part au Salon du livre de Paris en France, Alphonse Charden Nkala, écrivain et directeur départemental du livre et de la lecture publique de la ville de Pointe-Noire, a dit au micro de Starducongo (devenu pagesafrik, dnr) qu’il est rentré avec un gain supplémentaire pour la structure qu’il dirige. Il envisage de ce fait de partager les retombées de ces assises avec les autres écrivains qui n’étaient pas à ce salon tout en invitant le consommateur congolais du livre à apprendre à aller vers le livre.

Qu’avez-vous ramené du salon du livre autrement de «Livres de Paris ?»
Alphonse Charden Nkala :
Il faut dire que Livres de Paris est une véritable école. J’y ai rencontré toutes les intelligences possibles, les écrivains de renom, les éditeurs connus ou pas connus et toutes ces personnes qui travaillent dans la chaine du livre. Il faut ajouter que les table-rondes et les exposés ont été des moments palpitants de rencontre, d’apprentissage ; des moments où on se frotte aux autres. Ces rencontres ont également été des occasions de faire une introspection quant à savoir si ce qu’on fait est en harmonie avec ce que font les autres.

Quelle lecture faites-vous de la distinction faite aux villes de Brazzaville et de Pointe-Noire qui ont été les villes invitées de cette rencontre ?
Alphonse Charden Nkala :
Ces deux villes ont réellement été rehaussées, il faut le dire, bien honorées dans la mesure où il y a eu des écrivains partis de ces deux villes dont moi-même. Il nous a été accordé le temps de nous exprimer. Il y a eu des table-rondes, des exposés et le stand était animé. La présence des professeurs Jean Luc Aka-Evy et Dominique Ngoï-Ngala ont été d’une importance dans le marketing autour de ces deux villes. Je pense que ces deux villes peuvent être qualifiées de grenier de la littérature.

Avez-vous dit «grenier» ?
Alphonse Charden Nkala :
Oui parce que ces deux villes ont donné et donnent encore à l’Afrique des écrivains de renom comme Tchicaya U’Tamsi, Soni Labou Tansi, Sylvain Mbemba, Jean Baptiste Tati-Loutard, Alain Mabanckou et j’en passe. La distinction de ces deux villes valait bien la peine. Le public venait de tous horizons de la France et il s’est approprié le salon du livre. Je vous dis en passant que la ville de Pointe-Noire compte une trentaine d’écrivains qui publie chaque année des livres de bonne qualité.

Qu’allez-vous faire de ce que vous avez ramené du salon du livre ?
Alphonse Charden Nkala :
Je sais que celui qui a voyagé a beaucoup vu ou beaucoup appris. J’envisage de partager avec ceux qui n’ont pas eu la chance de participer à cette grande messe du livre ce que nous y avons vu et appris. Nous nous retrouverons au cours d’une session de partage pour regarder comment faire pour que le livre se porte bien et notre société se porterait mieux.

Le titre de votre dernier roman a fait réagir plus d’un lecteur, de qoi parle-t-il, ce «foutoir qui est pourtant mon pays» ?
Alphonse ChardenNkala :
« Ce foutoir est pourtant mon pays » est l’histoire de Mongalé Mado. Une femme très belle, au point que tout le monde la désire, notamment Fomoto, un criminel de guerre bien connu des habitant de Mouléléké. Quand la guerre éclate, Mado Mongalé compte parmi les premières personnes qui quittent le pays, pour se mettre à l’abri de Fomoto. 5 ans plus tard, elle revient à Mouléléké et retrouve son neveu, Prince Ngboko, le seul membre de sa famille resté en vie, mais devenu enfant de la rue.Elle lui promet une belle vie parce qu’elle a travaillé dur pendant son exil et s’est fait des économies.
Mais, informé du retour de Mado, Fomoto la fait enlever et rosser. Avant de la faire abattre, Fomoto est lui-même abattu par les hommes du commandant Eyong. Les habitants de Mouléléké exultent, parce que cet homme devenait gênant pour tout le monde, y compris pour le Président de la République.Quoiqu’il en soit, Mado est renvoyée en exil, cette fois accompagnée de son neveu, Prince Ngboko.
La mort de Fomoto ne manque pas d’avoir de conséquences: ses hommes de main tuent à leur tour le commandant Eyong et d’autres gens qui travaillaient autour du Président pour le retour de la paix.De leur exil, Mado Mongalé pense à son retour au pays, alors que Prince rêve de devenir un grand footballeur pour jouer comme milieu défensif dans l’équipe nationale de son pays.

Propos recueillis par Florent Sogni Zaou

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