Aux portes de L’Haÿ-les-Roses, sifflotait gaiment un air frais humide et humble, qui faisait réverbérer le nom d’Alain Mabanckou sur des feuilles d’automne douceâtres, qui résistaient encore aux pincées de froidure d’un automne évanescent qui, lui-même, cédait déjà la place au froid hivernal zélé. Cet air musical avait quelque-chose en lui de Black Bazar, un mesclun d’allures raffinées et de cadences exotiques, qui libérait depuis peu des supernovae parfumées sur tous les cafés littéraires de la place de Paris quand le voile de la nuit couvre le toit du monde.
On reconnaît un Congolais par ses habits, dirait l’autre : des mocassins Weston rouge, supportant, enthousiasmés, une grande pointure de la littérature-monde, qui débarque tout en SAPE de Californie après une escale d’un jour sur la Ville-lumières, le temps d’un passage à l’Académie Française, le jeudi 06 décembre de l’an 2012, pour recevoir le Prix de l’Académie Française couronnant toute son œuvre d’écrivain. Que du bonheur, pour cet étonnant voyageur, qui repartira bientôt pour une prochaine escale de quatre jours ensoleillés à Brazzaville, avec dans sa besace le Festival Etonnants Voyageurs, de la Saint-Valentin au 18 février 2013 !
En fait, avec sa bande d’éveilleurs de conscience chevronnés, l’artiste était de sortie, le vendredi soir, invité par le premier des L’Haÿssiens, qui avait pris la résolution de faire de lui Citoyen d’Honneur de sa ville rose. Il faut dire que l’artiste contribue depuis quelques années au rayonnement culturel de cette ville grâce à sa présence renouvelée au Salon du livre international de L’Haÿ-lesRoses, qui a lieu tous les automnes au Moulin de la Bièvre.
Et de deux, il s’est épris d’amour pour cette ville paisible du Val-de-Bièvre, qui le lui rend bien. Ainsi, une fois les verres trinqués, pour célébrer cette union talismanique, la soirée a été enflammée par la bande à Black Bazar (orchestre crée par Alain Mabanckou), qui, a sorti tout son grand jeu, comme pour mettre en lumière le côté artiste de ce grand écrivain devant l’Eternel.
L’enjeu étant de taille, le jeu en valait la chandelle.