M. Muhammad Ali Pate, ancien ministre de la Santé du Nigéria, s’est vu proposer deux postes, l’un à la Banque mondiale, et l’autre à la Harvard T. H. Chan School of Public Health, l’Ecole Supérieure de Santé publique de l’Université de Harvard.
Au début du mois de mai, la Banque mondiale a nommé M. Pate au poste de directeur mondial pour la Santé, la Nutrition et la Population (HNP) et de directeur de la Facilité de financement mondiale (GFF) à Washington DC. À peu près au même moment, il a également été nommé Professeur à la chaire Julio Frenk de leadership en santé publique, au sein du Département de Santé publique et de Population, par la Harvard T. H. Chan School of Public Health.
Ces deux nominations prendront effet au 1er juillet 2019. Cependant, la Harvard T. H. Chan School a précisé que M. Pate sera en disponibilité au moment où il exercera ces deux fonctions.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions au sein de la Banque mondiale, M. Pate gèrera, développera et communiquera la vision et l’orientation stratégique pour la Santé, la Nutrition et la Population (HNP) et la Facilité de financement mondiale (GFF), ainsi que leurs liens avec le Projet sur le capital humain; il veillera à ce que les priorités mondiales soient intégrées efficacement aux programmes nationaux et à assurer une réalisation de qualité supérieure des engagements mondiaux; et travaillera en étroite collaboration avec les directeurs régionaux affiliés à un cabinet de Santé, Nutrition et Population (HNP). Il supervisera de manière effective la dotation stratégique en personnel et la gestion des talents du personnel dans le cabinet de Santé, Nutrition et Population et de la Facilité de financement mondiale, afin de favoriser la création et la diffusion de connaissances et de solutions.
Créée en 2015, la Facilité de financement mondiale (GFF) a pour objectif de mettre fin aux décès évitables de mères, de nouveau-nés, d’enfants et d’adolescents, et d’améliorer la santé et la qualité de vie des femmes, des enfants et des adolescents.
La GFF est un nouveau modèle de financement du développement conforme aux objectifs de développement durable, qui aide les gouvernements à prioriser les problèmes critiques de santé et de nutrition, et réunit des sources de financement multiples afin de combler le déficit de financement des domaines de la santé reproductive, et de la santé et de la nutrition du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent (RMNCAH-N) d’ici 2030.
Le GFF Trust Fund, branche monétaire de la GFF qui fournit une partie des fonds dont les pays ont besoin pour investir dans le RMNCAH-N, est lié au financement de l’Association internationale de développement (IDA) et de la Banque internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD). En 2018, des donateurs, notamment la Fondation Gates, la Commission européenne, la Norvège, le Japon, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, se sont engagés à verser une contribution de plus d’un milliard de dollars en faveur de la GFF.
Selon la Banque mondiale, M. Pate a été choisi pour occuper ce poste à l’issue d’une procédure concurrentielle de recrutement de cadres de direction à l’échelle de la Banque. M. Pate a déjà travaillé pour la Banque mondiale, ayant rejoint cette organisation en 2000, en tant que jeune professionnel, et travaillé sur des questions de santé telles le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme dans plusieurs régions du globe dont l’Afrique, l’Asie de l’Est et le Pacifique.
Jusqu’à récemment, il occupait le poste de directeur général de Big Win Philanthropy, une organisation basée au Royaume-Uni qui investit en faveur des enfants et des jeunes adultes des pays en développement, qui a pour objectif d’améliorer leur niveau de vie et de maximiser les dividendes démographiques pour favoriser la croissance économique.
Avant sa nomination, en 2011, au poste de ministre d’État à la Santé du Nigéria, M. Pate avait occupé avec succès le poste de directeur exécutif de l’Agence nationale de développement des soins de santé primaires (NPHCDA). En 2013, il a démissionné de son poste de ministre d’Etat à la Santé pour rejoindre l’Institut de Santé mondiale de l’Université Duke en tant que professeur invité où il a assuré des enseignements portant sur les systèmes de santé comparés à des étudiants de troisième cycle.
Lorsqu’il était en fonction au NPHCDA, M. Pate a introduit diverses réformes qui ont permis d’accroître considérablement la couverture vaccinale dans le Nord du Nigéria. En l’espace de deux ans, l’incidence du virus de la polio sauvage (PVS) a chuté spectaculairement, passant de 803 à 11 cas dans le pays. Il a également conduit la réforme visant à augmenter le nombre de sages-femmes qualifiées et à améliorer la prestation des services, contribuant ainsi à réduire un taux élevé de mortalité et de morbidité maternelle et infantile.
M. Ali Pate a étudié à l’Université Ahmadu Bello, au Nigéria. Il est titulaire d’une maîtrise en Gestion des systèmes de santé de la London School of Hygiene and Tropic Medicine et d’une maîtrise en Administration des affaires avec certificat de gestion du secteur de la santé délivrée par l’Université Duke.
Par Daniel Iyanda (APO)