Afrique/VIH-SIDA : un observatoire en création pour assurer une implication concrète des jeunes dans les processus décisionnels

L’atelier de l’ONUSIDA sur la mise en place d’un observatoire régional de suivi de la participation et des indicateurs de prise en charge pédiatrique, qui se déroule à Dakar du 28 au 30 mai 2024, vise à garantir et à mettre en valeur l’engagement des adolescents et des jeunes.

Il est inquiétant de voir que les adolescents et les jeunes en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui sont de plus en plus touchés par les nouvelles infections au VIH, ne sont pas suffisamment associés aux décisions, en particulier celles qui concernent les politiques et les programmes relatifs au VIH/Sida.

« Leurs droits de participer à ces décisions ne sont pas respectés, leurs contributions potentielles sont ainsi perdues, ainsi que leurs leaderships et leurs opinions sur l’épidémie », lit-on dans les termes de référence de cet atelier de « Mise en place d’un observatoire régional de suivi de la participation et des indicateurs de prise en charge pédiatrique ».

Cette rencontre est à l’initiative du Réseau des adolescents et jeunes vivant avec le Vih d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Raj+ Aoc), avec le soutien de l’Onusida et de l’Unicef. L’objectif poursuivi est de « mettre en place un mécanisme de suivi communautaire spécifique aux adolescents (es) et jeunes affectés et ceux vivant avec le Vih : ‘’le Youth Clm’’ ».

« Une ambition que nous ne pouvons qu’accompagner et saluer », s’est réjouie, dans son allocution d’ouverture, Hélène Badini, Conseillère régionale pour l’égalité et les droits pour tous au Bureau régional de l’Onusida pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. D’ailleurs, elle a fait remarquer que « c’est une première qui marque une étape importante dans l’engagement des adolescents et des jeunes vivant avec le Vih dans la réponse au Vih dans la région ».

Persistance des inégalités

Evoquant les progrès accomplis ces dernières années dans la riposte au Vih en Afrique de l’Ouest et du Centre, Mme Badini a, toutefois, regretté la persistance des inégalités qui affectent les adolescents (es) et les jeunes. Pourtant, c’est une priorité, si l’on se réfère aux nouvelles infections qui touchent cette cible, « mais aussi aux difficultés d’accès aux services de prise en charge et plus généralement à des services de santé sexuelle, santé de la reproduction centrés sur les personnes », a-t-elle souligné.

Mettre en évidence les succès

Le mécanisme qui sera mis en place (Le Youth Clm), souligne-t-on doit pouvoir s’appuyer sur une plateforme structurée et sur un suivi par des pairs rigoureusement formés, avec pour objectif principal de générer les données sur la disponibilité, l’accessibilité, l’utilisation et la qualité des services liés au Vih offerts aux Adolescents(e)s et jeunes vivant avec le Vih (AJvVih). Ces données devront inclure, mais de façon non exhaustive, la disponibilité des intrants ».

L’approche par les pairs pour collecter les données

Sitsope Adjovi Husunukpe, s’exprimant, au nom des jeunes, lors de l’ouverture de cet atelier, a déclaré que « la mise en place de l’observatoire régional (Youth Clm) sur les questions de la prévention, de l’accès aux services de qualité et de prise en charge des adolescents et jeunes vivant avec le Vih est importante à plusieurs égards ». Elle a d’abord relevé la complexité de la cible adolescents et jeunes. « Ce qui induit la nécessité d’une approche pair à pair dans la collecte des données ».

Elle a, ensuite, évoqué le besoin de disposer « de données probantes pour alimenter le plaidoyer au niveau national/régional, au niveau district et des formations sanitaires ou structures de prise en charge ». A ce titre, elle a indiqué que cet atelier offre l’occasion pour le Réseau des adolescents et jeunes vivant avec le Vih d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Raj+ Aoc) de s’accorder, avec les différents acteurs présents, sur les indicateurs clés sur lesquels le mécanisme « Youth Clm » doit se pencher, selon les besoins de leur communauté. « Soyons alors attentifs et participatifs pour une meilleure prise en compte de nos réels besoins », a affirmé Sitsope Adjovi Husunukpe.

W.L.D

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