Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé le vendredi 14 juin 2024, un webinaire sur le Thème : « Elimination de la transmission mère enfant du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre, et si on en parlait ? », avec comme panelistes les docteurs Fodé Simaga et Éric Verschueren de l’ONUSIDA.

Plus de cinquante journalistes membres du Réseau des Médias pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) ont échangé au cours d’un webinaire avec les docteurs Fodé Simaga, Directeur de la science, des services et des systèmes pour tous au siège de l’ONUSIDA à Genève et le Dr. Éric Verschueren, Directeur pays ONUSIDA au Benin et au Togo sur la problématique de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, mais aussi des défis à relever pour atteindre cette élimination d’ici à 2030, comme le suggère l’ONUSIDA.

Il s’avère que la lutte contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) reste un enjeu majeur de santé en Afrique, en particulier en Afrique de l’Ouest et du Centre, où le taux de dépistage du VIH chez les femmes enceintes et le traitement des enfants aux antirétroviraux demeurent insuffisants, selon les experts de l’ONUSIDA.

Selon le Dr Fodé Simaga, « l’Afrique de l’Ouest et du Centre représente 50% des femmes enceintes qui ne sont pas sous traitement. Il a ajouté que la couverture ARV des enfants globalement dans le monde est de 52 %, en Afrique de 37%, mais en Afrique de l’Ouest et du Centre est de 27 %. “ Cela signifie que seulement un enfant sur quatre (1/4) est traité par les ARV. Il y a environ 40% de nouvelles infections des enfants soit environ 51 000 sur 130 000 au total”, a-t-il ajouté.

Pour les défis à relever, le Dr Fodé Simaga, met l’accent sur la sensibilisation de proximité afin d’identifier les femmes enceintes et les stimuler à se faire dépister. « Nos systèmes de données ne sont pas très performants dans la région. Il faut vraiment les améliorer pour pouvoir savoir, là aussi sont les femmes enceintes géographiquement et leur nombre. Il faut des campagnes de sensibilisation avec de nouveaux outils (réseaux sociaux, téléphone, sms, etc.) pour sensibiliser les femmes et on doit y arriver. Parce que je ne pense pas qu’aucun d’entre nous ici supportera voir nos enfants qui meurent à ce niveau-là, alors que tous les traitements et le technologie ».

Environ 40% de nouvelles infections des enfants

Selon le docteur Éric Verschueren, « un enfant sur deux qui n’a pas le traitement quand il est testé positif meurent avant l’âge de deux ans et quatre enfants sur cinq qui n’ont pas le traitement meurent avant l’âge de cinq ans. Ce sont des enfants qu’on peut donc sauver en donnant des ARV, aussi bien au niveau de la prévention des infections chez les mamans enceintes qu’au niveau du traitement des enfants qui ont attrapé le VIH lors de la grossesse ou lors de la période d’allaitement. Il y a beaucoup de travail à faire. D’où la création de l’Alliance mondiale qui est, certes limitée à quatre pays dans notre région, mais les principes et les actions qu’on doit mener sont les mêmes au-delà de ces quatre pays et devaient être suivis partiellement au moins dans la plupart des pays de la sous-région ».

D’avis de deux experts, les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre doivent adhérer à l’Alliance mondiale si les dirigeants veulent réellement arriver éradication de la transmission du VIH de la mère à l’enfant.
Notons que la création de l’Alliance mondiale par l’ONUSIDA, les réseaux de personnes vivant avec le VIH, l’UNICEF et l’OMS ainsi que les partenaires techniques, le PEPFAR et le Fonds mondial va permettre de faciliter l’accès aux soins des enfants vivant avec le VIH et éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant d’ici à 2030.

Par ailleurs, ces pays doivent aussi focaliser leurs actions à la sensibilisation et au dépistage des femmes enceintes pour sauver des enfants issus des mères atteintes du VIH-SIDA pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement.

Wilfrid Lawilla D.

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