En dépit des défis liés à la menace persistante du paludisme à l’échelle mondiale, Target Malaria est résolument engagé à explorer l’innovation scientifique afin de lutter contre cette maladie mortelle, en mettant en évidence les contributions inestimables des femmes africaines dans le domaine scientifique pour éradiquer le paludisme en Afrique.

On ne saurait trop insister sur la nécessité d’encourager davantage de jeunes filles africaines à poursuivre des carrières dans le domaine de la science. Un rapport de l’UNESCO révèle que seulement 35 % des étudiants en STEM (Science, Technologie, Ingénierie, Mathématiques) dans l’enseignement supérieur au niveau mondial sont des femmes. 

Lea Pare Toe, Responsable de l’Engagement des Parties Prenantes pour Target Malaria Burkina Faso, souligne l’urgence d’intégrer davantage de femmes dans le domaine scientifique. « Les recherches démontrent que les femmes reçoivent généralement des subventions de recherche moins importantes, ont des carrières plus courtes et moins rémunérées, et sont sous-représentées dans les revues de haut niveau ainsi qu’aux postes de direction », explique-t-elle. Elle met en avant les défis auxquels sont confrontées les jeunes filles africaines, qu’il s’agisse de stéréotypes sexistes bien enracinés ou d’un manque de modèles à suivre. « Les domaines de la science et de la recherche ont besoin de davantage de femmes, et cela est particulièrement vrai en Afrique, où existent de nombreux jeunes talents. »

Target Malaria s’affiche comme précurseur dans l’utilisation de l’impulsion génétique, un mécanisme génétique naturel, qui propage une modification génétique chez les moustiques vecteurs du paludisme afin d’altérer le taux d’hérédité et affecter leur capacité à se reproduire. Cette approche novatrice a le potentiel de devenir une méthode durable et économique pour réduire la population de moustiques vecteurs du paludisme et, en fin de compte, mettre un terme à la transmission de la maladie. Target Malaria veille également à ce que les voix et l’expertise africaines jouent un rôle central dans le développement et l’évaluation de ces technologies.

« On ne peut mener des recherches axées sur les communautés dans un domaine scientifique spécifique, dans un pays, sans posséder de connaissances dans ce domaine. Mon rôle est principalement axé sur les communautés, en impliquant tous les membres dans les phases de science, de recherche et de déploiement. Des domaines comme la biologie synthétique offrent des voies d’innovation prometteuses, susceptibles de révolutionner notre lutte contre les maladies à transmission vectorielle de manière durable. L’éducation des communautés et le partage des connaissances constituent des éléments essentiels de ce projet, et j’espère ainsi encourager davantage de jeunes femmes à embrasser des carrières scientifiques », ajoute Para Toe.

A en croire Krystal Birungi, Coordinatrice de l’Entomologie de terrain chez Target Malaria Ouganda, le paludisme continue de causer un nombre considérable de victimes en Afrique. En 2022, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a rapporté que la région abritait 94 % des cas de paludisme (233 millions) et 95 % (580 000) des décès liés à cette maladie. Les enfants de moins de cinq ans représentaient environ 80 % de l’ensemble des décès dus au paludisme.

« Originaire de l’Ouganda, je suis témoin de l’impact dévastateur du paludisme. Aujourd’hui, en tant qu’adulte résidant dans l’un des pays où le poids de cette maladie est parmi les plus élevés au monde, je consacre ma carrière à la recherche de solutions pour combattre cette menace mortelle », déclare Mme Birungi. La montée de la résistance aux interventions disponibles, comme les médicaments et les insecticides, compromet les efforts de lutte contre la maladie. Avec l’avancement du changement climatique, des millions de personnes risquent d’être de plus en plus exposées au paludisme. Parallèlement, la récente augmentation de l’incidence d’autres maladies à transmission vectorielle — comme la dengue — souligne de manière encore plus pressante la nécessité d’adopter des approches novatrices pour faire face à ces menaces convergentes.

Grâce à des efforts de collaboration et à des approches novatrices, telles que les technologies d’impulsion génétique, Target Malaria a le potentiel d’avoir un impact transformateur. « Nos équipes en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord tracent la voie vers une Afrique sans paludisme, où chaque enfant aura la possibilité de s’épanouir », explique Mme Birungi. 

Lors de la récente conférence ministérielle sur le paludisme qui s’est tenue au Cameroun, Krystal a représenté le Global Fund Advocates Network (GFAN) en tant qu’observatrice, plaidant en faveur d’une action décisive contre le paludisme. L’engagement récent pris par les ministres africains de la santé à Yaoundé pour mettre fin aux décès dus au paludisme est un exemple fort pour le Pacte des Nations unies pour l’avenir. « Il y a encore des communautés en Afrique qui discutent du nombre d’enfants qu’elles devraient avoir parce qu’elles prévoient d’en perdre certains à cause du paludisme », déclare-t-elle. « Je veux contribuer à construire un monde où mes enfants n’auront pas à prendre cette décision. »

La mission de Target Malaria va au-delà de l’innovation scientifique ; elle est le symbole d’un engagement en faveur du co-développement, de l’excellence et de la responsabilité scientifique, tout en reconnaissant les contributions inestimables des femmes africaines dans la lutte contre le paludisme.

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