Selon les nouvelles prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la croissance économique du Maroc devrait s’établir à 3,3% au titre de l’année 2023.

Moins d’un semestre après sa précédente estimation, l’institution financière annonce qu’elle a maintenu sa prévision de croissance pour le Maroc au taux indiqué en septembre 2022.

La Banque européenne dont les investissements au Maroc ont plus que doublé au cours de l’année écoulée, après avoir accordé plus de 528 millions d’euros de financement à 14 projets, contre 211 millions d’euros en 2021, avait annoncé en septembre dernier que la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Maroc devrait bondir cette année à mesure que l’agriculture se redresserait et que le rythme de croissance d’autres secteurs reviendraient aux niveaux d’avant la pandémie.

Dans son rapport sur les perspectives économiques régionales, l’institution financière, qui a réalisé un investissement record de 360 ​​millions d’euros dans le secteur privé et de 170 millions d’euros en faveur de l’économie verte du Maroc (dont 58% étaient axés sur le genre et l’inclusion), a toutefois estimé que la croissance du PIB devrait ralentir à 1,1% en 2022, après un rebond record de 7,4% enregistré au terme de l’année  2021.

En plus d’une demande, des exportations et un tourisme faibles, la BERD a aussi indiqué que le Maroc reste  vulnérable aux fortes augmentations des prix des hydrocarbures du fait qu’il importe la plupart de ses besoins énergétiques. Ceci, malgré l’augmentation de la production d’électricité renouvelable.

D’après l’institution basée à Londres, la production dans l’ensemble des régions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement devrait augmenter cette année de 2,1%, au lieu des 3% prévus dans son dernier rapport rendu public en septembre dernier.
Dans une mise à jour de ses prévisions économiques régionales, la BERD a ajusté à la baisse les perspectives de croissance dans plus de la moitié des 36 économies dans lesquelles elle travaille, pointant du doigt notamment les prix élevés du gaz et l’inflation persistante, rapporte la MAP.

Selon la même source, les estimations de la Banque font état d’une progression de la production de 3,2% en glissement annuel de janvier à septembre 2022 et d’environ 2,4% sur l’ensemble de l’année. Et la BERD de qualifier ce rythme plus lent qu’en 2021.

La Banque européenne justifie ce résultat par la guerre en Ukraine et l’essoufflement de la reprise post-Covid.

L’impact de la guerre contre l’Ukraine sur la région se fait sentir par la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires pour consommateurs, avec des retombées importantes pour les budgets, la sécurité alimentaire et la croissance à moyen terme, fait-elle remarquer.

Faut-il également rappeler, comme le relève la BERD dans son rapport, que tous les pays dépendent de l’importation de produits alimentaires (notamment l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie) et que la plupart d’entre eux sont également des importateurs nets de carburant.

La conjoncture est telle que l’inflation a grimpé en flèche en 2022 et les pressions sur les réserves de change ont augmenté au cours de la même année, alors que l’impact sur le tourisme a varié mais a globalement pesé sur la reprise dans la plupart des pays de la région.

Alain Bouithy

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