Malgré les mises en garde du Président algérien à l’encontre des marches du mouvement du Hirak contre tout risque de dérapages et les « activités non innocentes qui « tentent d’entraver le processus démocratique en Algérie », faites à l’issue d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité (HCS).

A noter qu’au cours de cette réunion, le HCS « s’est penché sur les actes subversifs et les graves dérapages émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires », du Hirak tout en visant spécifiquement le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), interdit, et le mouvement islamo-conservateur Rachad.

Quoiqu’il en soit, en ce 09 avril 2021, les manifestations, de ce vendredi 09 avril 2021, se sont déroulées avec une vigueur jamais égalée au cours desquelles les protestataires s’en sont pris, comme à l’accoutumée, aux généraux en place en reprenant le slogan phare du Hirak à savoir « Etat civil et non militaire » et ont dénoncé le rôle prépondérant à leurs yeux de l’armée, le pilier du régime, dans le mécanisme de décision politique.

A Alger, des milliers de manifestants, une fois la prière du vendredi achevée, ont entonné le slogan « Etat civil et non militaire », marquant ainsi le début du 112ème vendredi, se sont dirigés vers la rue Didouche Mourad en scandant d’autres slogans du Hirak et en brandissant des pancartes sur lesquelles on peut lire « non aux tentatives de division », « non à la torture », « non à la criminalisation » et « oui à l’indépendance de la Justice », tout en appelant à manifester le samedi 10 avril 2021. Des manifestations similaires se sont tenues à Constantine, Skikda, Oran, Bouira, Tizi-Ouzou, Béjaia, Jijel, Boumerdes, Médea et Annaba.

Bref, en ce 112ème Hirak qui s’est tenu à quelques jours du début du mois sacré de Ramadan, ce sont ces slogans clivant scandés chaque vendredi et le mouvement Rachad qui font l’actualité. Abdemadjid Tebboune et les généraux ont dû se boucher les oreilles tant les slogans chantés par des millions d’Algériens les ont voué à la déchetterie publique.

Force est de signaler que plus d’une vingtaine de sites d’information ont été censurés par les autorités algériennes, livrant un message on ne peut plus clair, celui de bâillonner les médias en ligne.

Après avoir coupé l’envoi d’annonces publicitaires aux médias récalcitrants, le gouvernement a commencé à emprisonner des journalistes comme Khaled Drareni, dans de vaines tentatives de supprimer les opinions contraires aux leurs. Or, en fait, les politiques algériens ne font que donner une audience internationale plus importante aux médias qu’ils censurent.

Cerise sur le gâteau, la visite du Premier Ministre français à Alger, prévue ce 11 avril 2021, et perçue comme un signe de réchauffement entre les deux pays aux relations complexes, a été reportée sine die le 08 avril 2021, officiellement pour « cause sanitaire », mais, aussi et surtout, pour raisons diplomatiques. Ce qui en dit long sur la qualité des rapports entre la France et l’Algérie.

Au fait, il serait bon au régime sans honneur des gérontocrates au pouvoir en Algérie de cesser ses provocations puériles qui laisseront de marbre l’Etat marocain. Ni la spoliation des terrains agricoles à proximité de Figuig, ni les offenses vulgaires à l’endroit du Roi Mohammed VI, ne feront bouger de ses lignes le Maroc. Les généraux devraient prouver qu’ils ont un peu plus de nif que ses parades lâches et venir au contact en soldats.

Les attaques hystériques du régime algérien contre le Maroc visent aussi et surtout à faire diversion au Hirak or le peuple algérien n’accorde aucune once de crédit aux tentatives enragées des autorités algériennes de mobiliser un front intérieur contre le soi-disant ennemi marocain.

Farid Mnebhi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *