TRIBUNE. En dépit de grands espoirs, de grandes proclamations et de grandes ambitions des uns et des autres, l’échec risque à nouveau d’être au rendez-vous, si l’on n’y prend garde. Beaucoup de leaders politiques ne prennent pas la mesure du danger qui guette le Congo. Si l’on ne se donne pas les moyens de mettre Sassou KO.
Les fées ne se pencheront pas sur ceux qui sont en prison. C’est une évidence. Les procès qui se succèdent au Congo sont de simples machinations. Mokoko s’est pris 20 ans, Okombi se prendra la moitié, sinon le quart. Sassou ne prendra pas le risque de se confronter à des « quidams » qui veulent son fauteuil. Il va les laisser en prison. Pour les gracier, une fois qu’il sera réélu. Même s’il lui prenait l’envie de passer la main à son rejeton, il ne l’enverra pas au casse-cou avec des « enragés. » On voit mal comment, il pourrait réussir.
Ma tête à couper que les bagnards les plus célèbres resteront au bagne. Quand on connait Sassou, on sait qu’il ne prend pas de risque inutile. Il est tout sauf un « charlot ». La curée qu’il a programmée va s’achever avec le procès Okombi. Pour qu’une fois pour toute, les convictions soient faites, quant au sort réservé, à l’ex « enfant chéri ». Mais qui donc peut représenter l’opposition ?
La question semble corsée. Mais il ne faut plus commettre la même erreur qu’en 2016. La solution tient en seul mot : le surpassement.
Parfait Kolelas, Claudine Munari ou Paulin Makaya, c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Ils ont du cran, certes ! Mais cela ne suffit pas. Ce d’autant qu’ils décrètent mais tout le monde ne suit pas, la mobilisation ne franchit jamais les quartiers majoritairement proches de la tribu. C’est le mal congolais, entretenu par quelques politiciens à courte vue, qui ont le nez déjà collé sur 2021.
Tout le monde veut, tout le monde s’y voit, tout le monde veut y être. À l’arrivée, personne n’y sera. Or, ce qu’il faut pour 2021, c’est un candidat qui les a longues, un homme modèle, intègre, qui peut rassembler au-delà de la tribu, du Nord au Sud. Qui peut appeler au soulèvement. Et être suivi, s’il a le soutien des autres. Et les coudées franches pour agir.
Le candidat de l’opposition en 2021 doit avoir le soutien inconditionnel de tout le monde. Il ne faut pas qu’il soit dit, » comme d’habitude, chacun tire la couverture de son côté ». Les leaders de l’opposition doivent se surpasser.
Charles Zacharie Bowao est un pédagogue, il a le doigté, il n’a rien demandé, il ne refusera pas l’appel du peuple. Il est diplomate, il a les qualités requises. Avec lui, à la manœuvre, Sassou ne réussira pas. Il sera pris en tenailles.
Au Congo, il n’y a pas que le Pool, la Bouenza, la Lekoumou, le Niari, le Kouilou, la Cuvette, les Plateaux, la Sangha, la Cuvette-Ouest et Brazzaville, il y a aussi la Likouala, » l’extrême Nord ». Je vous l’assure, il faut changer les mentalités.
Il y a chez Bowao, la sobriété et le patriotisme qui manquent à beaucoup d’hommes politiques. La barque est trop chargée, certains peuvent faire des têtes d’enterrement, il faut réagir maintenant, sinon, tout sera perdu d’avance.
On sent chez les mêmes, un besoin de revanche, chez d’autres des allures de « durs à cuire », tout cela, mine le soulèvement. Le pire, c’est que ceux qui ne jurent que par eux-mêmes, rêvent déjà d’un scénario comme au Congo d’en face. Mais bon, nous ne sommes pas dans la même situation. Sassou ne laissera pas son fils pour vous catapulter. Je vous le dis, franco, ne retardons pas l’avènement.
Toukasse Valence (Club Sassou 2016)