TRIBUNE. Par souci de fidélité à ses paroles, je reproduis fidèlement ce que le docteur Mukwege vient de déclarer devant la presse ce lundi 9 novembre 2020 à la sortie de consultations.
1) « Nous venons d’être reçus par le président de la République. Considérant la situation où se trouve notre pays et où des crimes de guerre ont été commis et qu’il s’y est produit un conflit le plus meurtrier après la seconde guerre mondiale, ceci a eu un impact direct sur le plan social et le plan économique mais également sur le plan sécuritaire (…)
La seule manière de sortir de cette situation est que nos dirigeants fassent une RUPTURE avec les antivaleurs qui caractérisent aujourd’hui notre pays. Rupture avec les pratiques de corruption. Rupture avec la gouvernance qui a conduit notre pays dans le chaos où il se trouve présentement. Mais aussi la rupture avec toutes ces PERSONNES qui ont commis des crimes, des violations graves de Droits humains, des crimes de sang mais également des crimes économiques.
2) Au second point, nous pensons que les crimes ne peuvent pas rester impunis. Il faut nécessairement une LUTTE CONTRE L’IMPUNITÉ qui passera par la mise en œuvre de recommandations du Rapport Mapping et en y adjoignant une nouvelle cartographie des crimes qui ont été commis depuis 2003 jusqu’à nos jours. Mettre en places des mécanismes des Justice transitionnelle au niveau national et international vis-à-vis des auteurs de ces crimes et en faveur des victimes.
3) La troisième requête que j’ai demandée au Chef de l’Etat est que ce soit lui qui devienne le porte-standard de ce combat pour la justice en s’adressant personnellement au Secrétaire Général de l’ONU et au Conseil de Sécurité de l’ONU pour la mise en œuvre d’un Tribunal Pénal Spécial pour la RDC.
4) La quatrième requête regardait les réformes institutionnelles. Notre pays ne décollera pas si on manque des réformes courageuses et ambitieuses qui nous donnent une Armée, une Police et des Services de Renseignements apolitiques, neutres et professionnels. Également une Justice, une Cour Constitutionnelle et une Ceni tout à fait indépendantes et apolitiques. Ce point est capital car la crise actuelle est due au fait chaque dirigeant veut contrôler les institutions pour se maintenir au pouvoir… »
Par Germain Nzinga (Chercheur indépendant)