TRIBUNE. Le Ministre Clément Mierassa, la mort dans l’âme, publie, sur les réseaux sociaux, une récrimination selon laquelle l’opposition congolaise n’arriverait pas à s’exprimer sur les plateaux des médias publics du pays.
La simple récrimination du Ministre Clément Mierassa ne suffit pas pour débloquer une telle injustice paralysante qu’impose à l’opposition le pouvoir du Président Sassou Nguesso.
Une injustice qui freine, à tort, des énergies progressistes qui ne demandent, en toute transparence, qu’à se mettre au service de leur nation, en panne de cohésion.
Les textes réglementaires, là dessus, pourtant clairs, n’interdisent pas le passage des opposants congolais sur les médias d’Etat .
A tout prendre, une délégation que conduirait le Ministre Pascal Tsaty Mabiala, chef légal de l’opposition congolaise, composée des représentants de sa plateforme de l’opposition, de ceux de la Fédération de l’opposition congolaise du Ministre Clandine Munari, du Collectif des Partis de l’opposition du Ministre Mathias Dzon, doit rencontrer, à propos, Mr Clément Mouamba, Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Étant entendu que Mr Philippe Mvouo, Président du Conseil Supérieur de la Liberté de la Communication, dont on connaît la limite des marges de manœuvres, ne sera pas à même de trancher une telle affaire.
Les membres de l’opposition et de la société civile congolaises ainsi que ceux du pouvoir doivent, en toute égalité, prétendre à l’accès sur les chaînes des radios et télévisions d’Etat.
Le pays traverse une période de grave crise, dans plusieurs domaines. Tous les pans de la vie nationale ont besoin d’un vif redressement.
Et des voies, autres que celles du pouvoir, doivent se faire entendre, sans la moindre répression policière, pour des propositions utiles, afin d’avancer.
Par ailleurs, les élections présidentielles de 2021, approchant dans 10 mois, on ne voit pas comment les membres de l’opposition congolaise doivent commencer à affûter leurs armes, pour affronter cette échéance majeure, s’ils ne sont pas libres de clamer, haut et fort, leurs opinions, au même titre que leurs adversaires du régime.
D’autant qu’il souffle, dans le pays, un vent fort pour le changement, aux fins de mettre un terme aux souffrances que vivent les populations, toutes couches et tous corps sociaux confondus.
Le pays a besoin, aussi bien de la parole de la majorité présidentielle que de celles des forces de l’opposition et de la société civile pour se déterminer, le moment venu, librement, sur des choix clairs dont il est en devoir de connaître ce que sont, en réalité, leurs auteurs, dans leur essence même.
Paris le 26 mai 2020
Ouabari Mariotti
Membre de l’UPADS