L’Initiative We-Fi, qui a pour objectifs d’aider les femmes entrepreneuses à accéder aux marchés, aux financements, à la technologie, à des services d’accompagnement et autres, a annoncé récemment qu’elle a procédé à sa deuxième série d’allocations de fonds en soutien au développement de 70.000 entreprises féminines.
Le nouveau cycle de financements de fonds devrait « bénéficier à 70.000 entreprises dirigées par des femmes et permettre de mobiliser pratiquement un milliard de dollars de financement auprès d’autres sources publiques et privées », selon la Banque mondiale relevant que ces allocations viennent compléter celles annoncées en avril 2018, à hauteur de 120 millions de dollars.
Ces nouvelles subventions devraient mobiliser 990 millions de dollars de financements supplémentaires auprès d’autres sources publiques ou privées par l’intermédiaire de quatre banques multilatérales de développement, a souligné l’institution financière internationale.
Ainsi, la BM a précisé que la Banque africaine de développement a obtenu 61,8 millions de dollars pour son programme de discrimination positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA).
Ciblant 21 pays d’Afrique, ce programme « s’adressera en priorité aux pays IDA ou aux pays fragiles et en conflit, où les femmes ont beaucoup de mal à accéder aux financements, aux marchés, au savoir et aux programmes d’accompagnement », a expliqué la Banque mondiale dans un communiqué.
Dans sa note, la BM a indiqué que la Banque asiatique de développement s’est vu allouer 20,2 millions de dollars en appui à son programme visant à accélérer le développement des entreprises féminines dynamiques en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique ((WAVES), lequel soutiendra plus de 5.105 entreprises dirigées ou détenues par des femmes notamment à Fidji, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Viet Nam.
Selon la même source, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque interaméricaine de développement ont reçu respectivement 22,9 et 24,28 millions de dollars pour leurs opérations en Asie centrale et dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
La première pour son programme de soutien aux entreprises féminines en Asie centrale et la deuxième pour son programme dédié aux femmes entrepreneuses pour l’Amérique latine et dans les Caraïbes (WeForLac).
Rappelons que la première série d’allocations a permis de financer des projets du Groupe de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement et de la Banque islamique de développement destinés à démanteler les obstacles à l’activité des femmes entrepreneuses dans les pays en développement.
Dans son communiqué, la BM a précisé qu’«ensemble, ces deux vagues de financements devraient concerner 115.000 femmes entrepreneuses et mobiliser 2,6 milliards de dollars de fonds supplémentaires auprès d’autres sources publiques ou privées — soit dix fois les moyens mis à la disposition de l’Initiative We-Fi par ses 14 pays donateurs.
L’idée de l’Initiative We-Fi « n’est pas de financer directement ces entrepreneuses mais des projets capables de s’attaquer aux causes structurelles des entraves financières à l’entrepreneuriat féminin », a souligné le président du comité de direction de l’Initiative We-Fi, Geoffrey Okamoto.
Egalement secrétaire d’Etat adjoint par intérim pour les finances et le développement international au Département du Trésor des Etats-Unis, ce dernier pense, par ailleurs, que « l’Initiative We-Fi, fondée sur un large partenariat entre de multiples acteurs afin de lever les obstacles rencontrés par les femmes entrepreneuses grâce à des solutions globales et durables, est la première du genre ».
A noter que 70 % des allocations actuelles de l’Initiative We-Fi, qui a vu le jour en 2017 lors du sommet du G20 à Hambourg en Allemagne, seront consacrées à des entrepreneuses vivant dans des pays admis à bénéficier de l’aide de l’Association internationale de développement (IDA) et dans des pays en situation de fragilité et de conflit.
Alain Bouithy