La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) constitue une étape majeure pour l’Afrique. D’autant que les conclusions préliminaires de l’Indice de l’intégration régionale africaine 2019, publié samedi 23 mars à la Conférence des ministres qui se déroule au Maroc, indiquent que l’intégration régionale en Afrique demeure faible.
L’indice a été créé pour évaluer la situation de l’intégration économique des pays africains ; il permet aux États membres de suivre leurs progrès.
Les conclusions révèlent que la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC en anglais) est la région la plus intégrée en matière de commerce, l’Afrique du Sud étant le pays le plus intégré du continent.
Dans les cinq secteurs analysés – intégration du commerce, infrastructures régionales, intégration productive, libre circulation des personnes et intégration macroéconomique –, l’Afrique du Sud arrive en tête du classement, tandis que le Sud Soudan est pays le moins intégré en raison de ses mauvaises performances en matière d’infrastructures régionales et d’intégration financière.
L’intégration dans les services a contribué à plus de 53 % du PIB du continent, mais la ratification du protocole sur la libre circulation des personnes a été lente, malgré le lancement en 2016 du passeport biométrique africain et le Protocole de l’Union africaine sur la libre circulation des personnes. L’important déficit des infrastructures sur le continent demeure un obstacle majeur au commerce intra-régional.
« C’est aux Africains eux-mêmes de s’assurer qu’ils tirent profit de cette initiative grâce à une mise en œuvre efficace des mécanismes de la ZLEC », affirme David Luke, coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale, Division du commerce et de l’intégration régionale de la CEA (Commission économique pour l’Afrique).
Leila Mokadem, directrice pays et représentante-résidente au Maroc pour la BAD (Banque africaine de développement) a ajouté que, malgré l’immense soutien politique dont bénéficie la ZLEC, de nombreux défis seront à surmonter lors de sa mise en œuvre, pour faire passer le commerce intra-africain – estimé entre 15% et 18 % aujourd’hui – à 25 % d’ici à 2023. Elle a cité, entre autres freins à la compétitivité de l’Afrique, la faible capacité productive en Afrique, les coûts élevés de production, et les importants déficits en infrastructures.
Le nombre élevé de petits marchés et la présence de 16 pays enclavés compliquent la situation. « Il ne faut pas minimiser les défis, mais il est important de souligner le fait que l’on doit changer les choses pour que l’Afrique progresse. »
L’indice final et le Rapport associé sur l’évaluation de l’intégration régionale en Afrique IX seront publiés ultérieurement cette année.
APO