La croissance économique de l’Afrique et les opportunités qui en découlent, le faible niveau de concurrence existant sur le continent et la recherche de relais de croissance constituent les principaux facteurs de motivation pour les entreprises qui ont fait le choix de développer leurs activités en Afrique.

C’est ce que révèle l’étude «Développement des entreprises marocaines en Afrique : réalité et perspectives», menée conjointement par l’Agence française de développement (AFD) et la Direction des études et prévisions financières (DEPF) et dont nous évoquions les grandes lignes dans l’une de nos précédentes éditions.

La DEPF, département relevant du ministère de l’Economie et des Finances, note également que, dans des cas rares, les entreprises marocaines se développant en Afrique sont motivées par la recherche de ressources naturelles ou par l’optimisation de structures de coûts.

Ainsi, il ressort que « le dynamisme économique et le potentiel des marchés africains sont cités en premier lieu par les entreprises ayant clairement fait le choix de développer leurs activités en Afrique », souligne l’étude qui a pour objet de mettre en relief le potentiel dont recèle l’Afrique et de cerner les stratégies déployées par les entreprises marocaines opérant dans le continent, leurs motivations et leurs modes d’implantation.
« Ce potentiel résulte à la fois de la croissance démographique du continent, de l’augmentation du pouvoir d’achat des populations et de l’évolution des habitudes de consommation consécutive à l’émergence de classes moyennes », précise la DEPF.

En outre, les entreprises marocaines assurent que la croissance démographique de l’Afrique subsaharienne constitue un facteur de motivation en soi pour certaines d’entre elles. D’autant plus que « pour des biens de consommation primaires, tels que les denrées alimentaires de base, la demande est directement liée à la croissance de la population ».

En détail, l’étude révèle que, de manière plus large, la taille et le potentiel du marché constituent des facteurs clés de prise de décision pour bon nombre d’entreprises actives dans le secteur agroalimentaire.

Les auteurs du rapport citent en exemple un des sondés, spécialisé dans la transformation et la distribution de viande, qui affirme avoir été motivé par le potentiel du marché du continent.

L’entreprise, qui exporte aujourd’hui vers plus d’une dizaine de pays africains et réalise environ 10 % de son chiffre d’affaires en Afrique, n’ignore certainement pas que la consommation de viande est aujourd’hui en pleine croissance sur le continent.

Une évolution confirmée par les estimations de la FAO indiquant que celle-ci se généralise progressivement et devrait passer de 10,9 kg par an et par personne en 2015 à 13,4 kg en 2030, rapporte ce travail collaboratif.

Autres motivations et non des moindres, l’évolution des modes de consommation de la population d’Afrique subsaharienne et le développement des classes moyennes qui se traduisent également par un potentiel certain pour le secteur de la grande distribution.

Le potentiel du marché est tel qu’il aurait attiré un grand groupe de distribution qui a qualifié l’Afrique de « continent du futur », selon la DEPF.

A propos des classes moyennes africaines, l’étude note que leur croissance « se traduit également par une hausse de la demande en logement moyen standing et économique, ce qui a poussé les principaux groupes immobiliers marocains à investir en Afrique subsaharienne », soutient-elle.

Ce facteur aurait ainsi incité « un acteur du secteur immobilier à initier un projet de logements économiques en Côte d’Ivoire tout en révélant récemment la signature d’un accord pour la réalisation d’un programme résidentiel en Afrique de l’Est ».

L’étude a aussi révélé qu’en ayant créé un marché porteur du tourisme d’affaires en Afrique, la croissance économique et la dynamique des investissements ont tout simplement offert « des opportunités à des acteurs de la construction, de l’hôtellerie, des transports et des infrastructures ».

Enfin, les entreprises marocaines ne s’en cachent pas : la concurrence sur le continent est moins féroce qu’au Maroc. Elles concèdent qu’«il est plus facile de s’y développer, car certains services sont peu proposés voire absents du marché », note l’étude.

Alain Bouithy

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