« Malgré des progrès dans le domaine des réformes institutionnelles depuis le début de l’année, la situation sécuritaire et même politique s’est fortement détériorée en Centrafrique, a récemment déclaré Marie-Thérèse Keita Bocoum devant le Conseil des droits de l’homme.
Selon cette experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA), la situation est telle qu’elle affecte gravement les populations dont le sentiment d’insécurité et la perte de confiante dans les acteurs de protection s’accroissent.
Marie-Thérèse Keita Bocoum dont la dernière visite à Bangui et Bangassou s’est déroulée du 12 au 22 juin, a aussi déploré « la détérioration de la situation humanitaire, le nombre croissant contre les humanitaires, leurs équipements et les casques bleus ».
Dans son exposé, l’experte a exhorté les autorités locales à renforcer leurs « autorités légitimes » et les a invité à « condamner ces actes odieux ».
« L’Etat a fait des efforts pour protéger la population, déployer l’administration et les forces de sécurité nationale dans quelques régions, mais il reste fragilisé par les abus continus des groupes armés méprisant leur engament pour la paix », a-t-elle affirmé.
Devant le Conseil des droits de l’homme, Marie-Thérèse Keita Bocoum n’a pas manqué de condamner également toutes les attaques contre les lieux de culte y compris l’assassinat récent de l’Abbé Firmin Gbagoua par des hommes armés à Bambari.
A ce titre, elle a appelé l’Etat centrafricain et la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) « à protéger efficacement la population et les lieux de culte afin d’éviter une dérive confessionnelle du conflit ».
Alain Bouithy