En premier lieu, Aude de Thuin qui n’est autre que la présidente et fondatrice de WIA, spécialiste des questions de femmes sur les sujets d’économie et de société.
L’initiative est louable d’autant qu’elle braque ses projecteurs sur les nombreux talents féminins dont regorge le continent africain, mais que bien de multinationales et entreprises nationales mettent rarement en valeur. Alors que l’économie africaine en a grandement besoin et ne saurait faire l’impasse sur toutes les compétences du continent.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), 40% des femmes occupent des emplois formels, mais seules 15% des entreprises ont à leur tête une femme. Aussi, seulement 15 pays sur 54 du continent ont mis en place des lois contre la discrimination à l’embauche.
Ces chiffres en disent long sur une situation qu’il va falloir changer en prônant des solutions concrètes à même de la faire évoluer. Surtout que, comme le relève le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les inégalités hommes-femmes à l’emploi coûtent 95M$ par an en Afrique subsaharienne, ce qui représente 6% du PIB de la région.
L’objectif du sommet consiste ainsi à identifier des actions à mettre en œuvre et définir une feuille de route précise et créer une initiative mondiale pour une Afrique inclusive.
L’initiative «Women in Africa» repose sur trois piliers importants, a rappelé Aude de Thuin, qui est aussi la fondatrice du Women’s Forum. Le premier, «WIA Institute», est un fournisseur de datas qui produira et catalysera des études sur les femmes dans l’économie africaine afin de mieux apprécier leur travail. Car, a-t-elle souligné, «il y a une très grande méconnaissance du rôle des femmes dans l’économie».
En ce qui concerne le deuxième pilier, «WIA Club» vise à fournir des services de ressources humaines pour faciliter l’identification et le placement de femmes et de jeunes talents africains. Concrètement, «il s’agit d’une communauté de membres de dirigeants panafricains et internationaux engagés à soutenir le développement d’une gouvernance mixte en Afrique», ont souligné les organisateurs, précisant que ce pilier va permettre à ces derniers de se réunir à Marrakech.
Le troisième pilier, «WIA Philanthropy» est un fonds de dotation pour le soutien et le développent d’entrepreneurs innovants et exemplaires en Afrique. «Nous avons souhaité développer ce pilier pour pouvoir recevoir de l’argent pour aider l’entrepreneuriat sur le continent africain», a expliqué Aude de Thuin. Et d’ajouter qu’un appel à candidatures a été lancé sur l’ensemble du continent et «nous avons reçu en 10 jours 260 dossiers très élaborés sur des modèles économiques très performants et dans des secteurs où l’on attend très peu de femmes».
Sur le choix du Maroc d’accueillir ce premier sommet, les organisateurs ont indiqué qu’il a été décidé à la demande des membres marocains de «Women in Africa» et que d’ autres réunions seront organisées dans d’autres pays du continent dès fin 2017 et tout au long de l’année 2018.
Autre annonce faite lors de cette rencontre, le sommet prévoit d’instaurer le «Prix African Man of the year» qui sera dédié à un homme «dont l’action en faveur des femmes dans la gouvernance des secteurs privés ou publics africains aura été particulièrement remarquée», a-t-on précisé. C’est là une première à saluer aussi.
A noter que l’initiative «Women in Africa», qui compte 22 ambassadrices sur le contient, réunira plus de 300 personnes venant d’une quarantaine de pays. Et que la journée d’ouverture sera marquée par une rencontre sur «La place des femmes dans l’économie sociale et solidaire en Afrique», à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech. «Ce panel portera sur le rôle des gouvernements et du secteur privé dans la promotion et le soutien d’initiatives encourageant une croissance durable ainsi que l’inclusion des femmes dans les modèles économiques», ont précisé les organisateurs.

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