
Comme on pouvait s’en douter, le commerce mondial des marchandises a fortement reculé au deuxième trimestre de 2020, en raison de la crise actuelle induite par la pandémie de coronavirus (Covid-19).
D’après le dernier relevé du Baromètre du commerce des marchandises de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le commerce mondial a enregistré une baisse historique au cours de cette période.
Ainsi, selon l’indicateur des tendances du commerce mondial, le commerce des marchandises s’est établi à 84,5 au deuxième trimestre dernier, ce qui correspond à une baisse de 18,6 points par rapport à la même période de l’année précédente.
Commentant ce repli dans un communiqué publié récemment sur son site Internet, l’organisation a expliqué que cette baisse « est globalement conforme aux statistiques de l’OMC publiées en juin 2020, qui estimaient une baisse de 18,5% du commerce des marchandises dans le second trimestre de 2020 par rapport à la même période l’an dernier ».
Selon les analystes de l’OMC, il s’agit du « plus bas niveau jamais enregistré dans les données » depuis 2007 et que ce chiffre est « à égalité avec le plus bas de la crise financière de 2008-09 ».
Pour rappel, les statistiques de juin de l’OMC impliquaient une baisse de 14% du volume du commerce mondial des marchandises entre le premier et le deuxième trimestres de cette année.
A suivre l’organisation, «cette estimation, ainsi que la nouvelle lecture du baromètre du commerce des marchandises, suggèrent que le commerce mondial en 2020 évolue conformément au moins pessimiste des deux scénarios décrits dans les prévisions d’avril de l’OMC, qui prévoyaient que le volume du commerce des marchandises cette année se contracterait de 13% par rapport à 2019 ».
Dans tous les cas, l’OMC estime que « l’ampleur exacte de la baisse des échanges ne sera confirmée que plus tard cette année, lorsque les données officielles sur le volume des échanges pour la période d’avril à juin seront disponibles ».
En attendant, l’organisation a fait remarquer que tous les indices des composantes du baromètre sont restés bien en deçà de la tendance au deuxième trimestre.
Aussi, quand bien même certains ont commencé à se stabiliser, il apparaît que beaucoup d’entre eux enregistrent des creux historiques, a fait savoir l’OMC sur son site officiel soulignant que les indices des produits automobiles (71,8) et du fret aérien (76,5) sont de loin les pires jamais enregistrés depuis 2007.
Si le transport par conteneurs (86,9) reste également profondément déprimé, les commandes à l’exportation (88,4) montrent des signes de reprise alors que cet indice a changé vers le haut.
« Parallèlement, les indices des composants électroniques (92,8) et des matières premières agricoles (92,5) ont relativement bien résisté, ne montrant que de modestes baisses », a souligné l’organisation.
Si les données recueillies par les analystes de l’agence onusienne confirment une chute brutale des échanges, force est de constater qu’elles laissent toutefois entrevoir un début de reprise.
En effet, il apparaît que certains «indicateurs laissent prévoir des hausses partielles des échanges et de la production dans le monde au troisième trimestre », a expliqué l’Organisation soulignant toutefois que la force d’une telle reprise reste très incertaine d’autant plus qu’une trajectoire en L plutôt qu’en V n’est pas à exclure.
«Comme les économistes de l’OMC l’avaient averti en juin, le lourd bilan économique de la pandémie de Covid-19 suggère que les projections d’un fort rebond commercial en forme de V en 2021 pourraient s’avérer excessivement optimistes.
Alors que l’incertitude demeure élevée, en termes de politique économique et commerciale ainsi que de la manière dont la crise médicale va évoluer, une reprise en forme de L est une réelle perspective », a expliqué l’organisation affirmant, dans ce cas, que cela laisserait le commerce mondial bien en deçà de sa trajectoire prépandémique.
Comme le rappelle l’OMC dans ses notes, le Baromètre du commerce des marchandises est conçu pour mesurer la dynamique et identifier les points de retournement de la croissance du commerce mondial.
Alain Bouithy